Abstract

Alors que 2007 a été déclarée année européenne pour l'égalité des chances, un nombre toujours plus important d'entreprises affichent leurs engagements en termes de lutte contre la discrimination et de valorisation de la diversité. Les actions promouvant l'égalité entre les sexes ou l'intégration des personnes handicapés, sont ainsi très largement avancées comme une preuve du caractère responsable des entreprises. Dans le même temps, la prise en compte de la diversité confessionnelle laisse place à un silence pesant. Or, selon une étude de la Commission Européenne réalisée en 20071 , sur l'état des discriminations en Europe, la France est le pays des 25 où l'existence de discrimination liée aux convictions religieuses est le plus fortement ressentie. A travers une approche transdisciplinaire mêlant apports de la sociologie, de l'anthropologie et des sciences de gestion, un travail de déconstruction a, à ce propos, été entrepris. Au plus loin des « effets cosmétiques » des autres actions engagées sous couvert de diversité, la diversité confessionnelle donne lieu à de réelles pratiques, dans les entreprises françaises aujourd'hui. Or, si ces pratiques semblent répondre à un réel besoin des entreprises comme de leurs salariés, elles apparaissent toujours plus ou moins occultées. S'appuyant sur une contextualisation du questionnement actuel sur la diversité confessionnelle en France, une approche itérative associant analyse théorique et expression des acteurs de terrains (responsables de la diversité et responsables de cabinet spécialisés dans la gestion de la diversité), pourra permettre d'éclairer les raisons du silence des organisations vis-à-vis d'une problématique essentielle au tissage d'un lien social durable vis-à-vis d'une population salariale hétérogène.